Une brûme chronique qui oscurcit l'âme et paralyse la plus infîme tentative de mouvement. Un tourbillon de souvenirs incendiés, de rêves qui n'en sont plus, la brûlure de la dévastation. Dans la nuit des murmures, des prières pleines de faux semblants, le songe d'une vie. Alors on laisse l'encre de la plume perler sur le papier, pour tenter d'imprimer cette douleur dans le temps, pour avoir l'impression de décharger un peu son coeur. Pourtant, bien plus que sur le parchemin ces images dans la mémoire perdurent, preuve indélébile de moments de bonheur à jamais érasés. C'est alors que l'on sent perler les larmes au creux de son coeur, source intarissable et déchirement de l'âme, et que l'on ressent le besoin de laisser se déverser tout son chagrin dans un refuge, un sanctuaire, un jardin secret. On ramasse les miettes de soi et on essaye de repartir de l'avant, le coeur en bandouillère. Des fragments de rêves brisés, des apparences qui n'étaient qu'illusions.

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